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L’expression violences de voisinage désigne communément des querelles anecdotiques entre riverains, dont la dramaturgie est l’apanage des médias d’actualité : l’ami de longue date, le proche, peut perdre le privilège de la proximité et de la familiarité à tout moment et se transformer en cible. Si cette ambivalence est le fruit de rapports sociaux d’une grande complexité, elle est aussi et surtout le fait d’un concept fondamental en sciences sociales: l’altérité.
Le séminaire « La violence des voisins » entend traiter d’un registre de violences physiques et symboliques bien particulier, perpétrés par un groupe donné de "voisins" sur un autre, et ce, dans le contexte spatio-temporel extraordinaire de la guerre, des violences armées contemporaines, et des génocides, tout autant que dans celui des conflits idéologiques animés par la ferveur religieuse.
Mots-clés : Affects, Anthropologie culturelle, Archives, Cognition, Corps, Culture, Culture matérielle, Culture visuelle, Diaspora, Discrimination, Domination, Droit, normes et société, Dynamiques sociales, Émotions, Enquêtes, Esthétique sociale, Ethnicité, Ethnographie, Fait religieux, Génocides (études des), Guerre, Histoire des idées, Historiographie, Image, Imaginaire, Intellectuels, Mémoire, Minorités, Morale, Nationalisme, Perception, Psychanalyse, Psychiatrie, Psychologie, Racismes et races, Rituel, Sciences cognitives, Shoah, Sociohistoire, Sociologie, Sociologie politique, Valeur, Violence,
Aires culturelles : Contemporain (anthropologie du, monde), Europe centrale et orientale, Iranien (monde), Juives (études),
Suivi et validation pour le master : 36 h (= 9 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
Au cours de cette année académique, nous entendons prolonger les explorations, recherches et débats engagés en 2019-2020. On commencera par une récapitulation des résultats de l'année précédente, pour ceux et celles qui n'auraient pas assisté au séminaire. On continuera les travaux de l'année précédente, en les centrant tout particulièrement--mais pas exclusivement--sur la question de la participation populaire aux actes de violence et de barbarie, et aux crimes de masse. Si les conditions sanitaires le permettent, nous souhaitons organiser, vers la fin de l'année académique, une journée d'étude/Workshop avec des intervenants exterieurs.
Être voisin signifie habiter près d’autrui.
De cette relation de proximité localisée peut naître un sentiment de confiance, facilitant les échanges et les contacts. Toutefois, cette même proximité peut générer l’aversion, nourrir la rivalité et déchaîner la haine, voire des formes de violence extrême.
Invisible hier, le voisin peut s’ériger en ennemi public demain. L’expression violences de voisinage désigne communément des querelles anecdotiques entre riverains, dont la dramaturgie est l’apanage des médias d’actualité: l’ami de longue date, le proche, peut perdre le privilège de la proximité et de la familiarité à tout moment et se transformer en cible. Si cette ambivalence est le fruit de rapports sociaux d’une grande complexité, elle est aussi et surtout le fait d’un concept fondamental en sciences sociales: l’altérité. Dissemblance constitutionnelle ou distinction artificielle, l’altérité renvoi à ce qui est autre, ce qui est extérieur à soi, ou du moins, à une réalité de référence.
Le séminaire « Violence des voisins » entend traiter d’un registre de violences physiques et symboliques bien particulier, perpétrés par un groupe donné de "voisins" sur un autre, et ce, dans le contexte spatio-temporel extraordinaire de la guerre, des violences armées contemporaines, et des génocides, tout autant que dans celui des conflits idéologiques animés par la ferveur religieuse. Dans ce contexte, aborder la question de la participation populaire aux actes de violence et de barbarie paraît déterminante car elle entre en jeu dans l’élaboration même du conflit.
La nature des conflits armés a drastiquement changé au cours du siècle passé, notamment en termes stratégiques. Depuis la seconde moitié du XXème siècle, les guerres semblent être de moins en moins générées par des conflits entre les États que par des tensions inhérentes à ces mêmes États.
À l’heure où la violence politique causée par la montée des nationalismes entérine les conflits ethniques au point de mettre en branle les droits les plus fondamentaux des individus - à savoir la vie, la sûreté, l’intégrité et la liberté - la question de l’altérité apparaît centrale, sinon critique.
Au croisement entre l’histoire, l’anthropologie, la sociologie, la philosophie morale et la psychologie sociale, ce séminaire entend interroger les mécanismes socio-politiques et psychologiques menant de l’incitation à la haine à l’acte de perpétration de la violence sur autrui.
Direction de travaux d'étudiants :
La demande d'encadrement se fait par courriel, avec à l'appui un projet plus ou moins élaboré et selon le niveau demandé.
Réception :
Réception sur rendez-vous après prise de contact par courriel. De préférence le lundi et le mardi.
Niveau requis :
Le séminaire est ouvert à tout étudiant, de l'EHESS ou d'une autre université, intéressé par le sujet de la violence des voisins et des crimes de masse. Le séminaire adopte une perspective résolument multidisciplinaire, et le dialogue avec les sujets d'étudiants travaillant dans d'autres domaine et disciplines est fortement valorisé et encouragé.
Site web : http://cespra.ehess.fr
Adresse(s) électronique(s) de contact : marco.diani(at)ehess.fr, parand.danesh(at)ehess.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 29 mai 2020.