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Mardi de 13 h à 15 h (salle A05_51, 54 bd Raspail 75006 Paris), les 12 et 19 novembre, 3 et 17 décembre 2019, 21 et 28 janvier, 4 février, 3, 10 et 17 mars, 21 avril, 5 et 19 mai et 2 juin 2020. La séance du 19 mai se déroulera de 13 h à 16 h (salle AS1_24, 54 bd Raspail 75006 Paris). Les séances des 17 décembre, 28 janvier, 4 février et 17 mars sont annulées. La séance du 10 mars se déroulera en salle A06_51 (54 bd Raspail)
Un imaginaire s’est déployé à partir des années 1970 avec la naissance de l’Internet. Fondé sur des technologies disruptives, il sublime l’idée d’autonomie individuelle ainsi que la force de l’entrepreneuriat. Il promeut une économie de l’innovation intégrée à un mode organisationnel : plateformes comme places de marché, création de valeur grâce à la multitude et aux datas, logiques de sous-traitance, management agile et collaboratif. Les startup en incarnent l’esprit et le bras armé. Des hauts diplômés issus des écoles d’ingénieur ou de commerce s’en sont emparés. Nourris à la sève californienne, ils soutiennent ce modèle en rupture du schéma social-étatique européen ; or ce modèle accroit les polarisations sociales. Le séminaire organise une confrontation entre chercheurs sur ces enjeux.
Mardi 12 novembre :
Dominique Cardon : dans cette intervention, on propose d’abord d’inscrire les débats actuels sur la régulation des contenus des plateformes numériques dans l’histoire et le contexte global des relations entre les États et les acteurs du web. Après les débats relatifs à la propriété intellectuelle, les questions de modération des contenus, de discrimination algorithmique et de régulation de la concurrence sont devenues un des principaux foyers de tension sur la régulation du web. On cherchera d’abord à reconstituer le contexte dans lequel ces revendications se sont formées à la suite de la campagne présidentielle américaine de 2016 (Fake news, Cambridge Analytica, etc.). On examinera ensuite les différents types de politique de régulation qui sont aujourd’hui en discussion aux États-Unis, en Europe et en France.
Cette réflexion sera conduite en dialogue avec Monique Dagnaud afin de comparer les formes de régulation des contenus mises en œuvre pour les médias traditionnels (notamment, pour la France, avec l’expérience du CSA) et pour les médias numériques.
Monique Dagnaud : dans ce dialogue, on pointera les questions suivantes :
Ressources :
Mardi 19 novembre : Les startups du monde de l'innovation technique - Intervenants : Michel Grossetti et Claude Rosental
Le monde de l'innovation technique s'est structuré à partir de la deuxième partie du XIXe siècle à partir de l'intensification des relations entre la recherche académique et l'industrie et de l'apparition de firmes fondant leurs activités sur des novations techniques. Ce monde a vu émerger progressivement des valeurs (la performance technique), des récits (le succès procuré par l'innovation), des dispositifs (enseignements et recherches universitaires orientés vers la création technique, zones d'activité, capital risque, pépinières, etc.). Apparu dans les médias des années 1970 pour désigner des entreprises nouvelles issues des milieux technologiques, le terme de "startup" relève à l'origine de ce monde avant de prendre récemment une extension plus grande. La communication présentera les résultats d'une enquête portant sur une centaine d'entreprises françaises revendiquant des innovations créées pour l'essentiel entre 1995 et 2010. Qui en sont les fondateurs ? Quels sont leurs projets ? Comment accèdent-ils à des ressources ?
Ressources bibliographiques :
Mardi 3 décembre :
Laetitia Dablanc (UParis-Est, IFSTTAR) : Les nouveaux services urbains de "livraison instantanée" à Los Angeles, enjeux sociaux, environnementaux et urbanistiques
La digitalisation des livraisons urbaines s’inscrit, plus globalement, dans un mouvement d’émergence de services à la demande basés sur des plateformes numériques mettant en relation offre et demande en temps réel (Taylor, 2018). La forme prise par ces services à Los Angeles met en œuvre des plateformes comme Amazon Flex, DoorDash ou Uber Eats, qui font travailler, la plupart du temps à temps partiel, des actifs, des étudiants ou des mères de famille de l’agglomération californienne. Ces nouveaux services ont nécessité l’ouverture de dizaines de petits entrepôts localisés à proximité immédiate des principaux quartiers résidentiels de l’agglomération. Le séminaire sera l’occasion de présenter les principaux résultats d’une recherche menée pendant l’été 2019 à la University of Southern California, ainsi que d’autres enquêtes menées à Paris auprès de coursiers auto-entrepreneurs. Les implications sociales, urbanistiques, économiques et environnementales du développement rapide de ces nouvelles activités dans les grandes villes mondiales, et françaises en particulier, seront discutées.
Fabien Lemozy (Institut de psychodynamique du travail (IPDT)
Deliveroo est une plateforme de livraison de repas à domicile dont la force de travail, flexible et autonome, évolue sous le statut de micro-entrepreneur. Devant se dégager de tout rapport de subordination, l’entreprise essaye néanmoins d’exercer un pouvoir sur les travailleurs, notamment grâce à son organisation du temps de travail. À partir d’une observation participante et de l’épreuve du corps dans le monde social des coursiers, nous verrons en quoi l’expérience d’une gestion individuelle du temps de travail peut se retourner contre le travailleur. Des formes de pressions temporelles agissent sur la maîtrise du temps et le rapport au corps, assurant l’existence d’une main-d’oeuvre stable de corps performants et dociles.
Mardi 17 décembre : Séance annulée, reportée au 5 mai Denis Lacorne (Sciences-po) Comment se construit une startup nation ? La fable du coq et de la licorne.
La France est-elle devenue une « startup nation », comme l’ont souhaité les élites politiques depuis la présidence de François Hollande ? Pour mieux saisir le sens et la portée de ce concept, je propose dans un premier temps d’identifier les éléments clés d’une « culture startup », telle qu’elle est imaginée et vécue par des créateurs de startups et des capitaux-risqueurs interrogés dans la Silicon Valley au cours des quatre dernières années. Dans un deuxième temps, j’analyserai tous les tenants et aboutissants d’une politique publique dite de la « French Tech », dont l’ambition est de développer un nouvel écosystème numérique, conforme au modèle américain, sans rien ignorer des limites de cette approche mimétique, et des critiques suscitées par le modèle de référence.
Discussant : Olivier Alexandre
Ressources :
Mardi 21 janvier : Monique Dagnaud (CNRS), Jean-Laurent Cassely (journaliste), Jeunes créatifs et jeunes entrepreneurs : ethos du bien-vivre, du bien–être et idéologie du Bien
Mardi 28 janvier : Séance annulée Olivier Alexandre (CNRS IP6), Fabien Tarissan (ENS Cachan - ISP), Samuel Coavoux (Orange - Sense) Parier sur l'avenir. Réseaux et dynamiques d’investissement dans la Silicon Valley
Mardi 4 février : Séance annulée
Mardi 3 mars : Intervenantes Isabelle Berrebi-Hoffmann et Marie Mercat-Bruns "Les mobilisations sociales dans la Tech de la Valley: quelles spécificités ? Regards croisés droit et sociologie"
Isabelle Berrebi-Hoffmann (CNAM/CNRS): : Le mouvement des Tech Workers aux Etats-Unis (2016-2019).Techniques « d’organizing », genre et luttes sociales.
Ressources :
Marie Mercat-Bruns (CNAM/Ecole de droit de Sciences Po) : Genre, Secteur du tech et discriminations systémiques : des défis transnationaux?
Ressources :
Mardi 10 mars (salle A06_51, 54 bd Raspail 75006 Paris) : Thème : L'art de convaincre des Technology Evangelists. Autour du livre de Claude Rosental La société de démonstration (Editions du croquant, 2019)
Mardi 17 mars : Le futur du travail et la régulation sociale
Intervenants : Denis Maillard (consultant) et Odile Chagny (IRES)
Alors que la société sociale-démocrate avait largement privilégié l’emploi sur le travail, la société de marché a fait du travail sa promesse principale. En consonance avec la transition numérique, le thème du « Future of Work » est désormais un classique de la réflexion sociale. Mais celle-ci suppose d’abord une analyse des transformations de l’économie de services qui dessine une nouvelle division du travail où l’autonomie apparaît comme la variable essentielle permettant de distinguer les différentes formes de travail. Cette situation pose donc un défi historique à la représentation des travailleurs et à la défense de leurs intérêts : quel est le futur du syndicalisme dans ce futur du travail ? Quels sont les projets en cours – en France – pour en renouveler les modes d’actions et d’organisation ?
Ressources : Une colère française – ce qui a rendu possible les Gilets jaunes (Observatoire, 2019)
Retours d'expérience du réseau Sharers & Workers : comment le numérique, et en particulier les plateformes, incite à renouveler l'approche de l'action collective, fait bouger les frontières du collectif, nous amène à réfléchir au droit social de l'algorithme.
Mardi 21 avril : Martin Giraudeau (Sciences-po, CSO), The Paper Bubble. Entrepreneurial Paperwork in the Silicon Valley (1960s-2000s)
Mardi 5 mai : Denis Lacorne (Sciences-po) Comment se construit une startup nation ? La fable du coq et de la licorne.
La France est-elle devenue une « startup nation », comme l’ont souhaité les élites politiques depuis la présidence de François Hollande ? Pour mieux saisir le sens et la portée de ce concept, je propose dans un premier temps d’identifier les éléments clés d’une « culture startup », telle qu’elle est imaginée et vécue par des créateurs de startups et des capitaux-risqueurs interrogés dans la Silicon Valley au cours des quatre dernières années. Dans un deuxième temps, j’analyserai tous les tenants et aboutissants d’une politique publique dite de la « French Tech », dont l’ambition est de développer un nouvel écosystème numérique, conforme au modèle américain, sans rien ignorer des limites de cette approche mimétique, et des critiques suscitées par le modèle de référence.
Discussant : Olivier Alexandre
Ressources :
Mardi 19 mai : Séance de présentation des travaux des étudiants, dont :
Les étudiants du séminaire peuvent s’inscrire pour des présentations.
Mots-clés : Capitalisme, Communication, Culture, Entreprises, Histoire des sciences et des techniques, Socio-économie, Sociologie, Techniques,
Aires culturelles : Amérique du Nord, France,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
par courriel.
Réception :
sur rendez-vous par courriel.
Niveau requis :
licence.
Site web : http://cems.ehess.fr/index.php?2639
Adresse(s) électronique(s) de contact : monique.dagnaud(at)ehess.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 13 mars 2020.