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Mardi de 17 h à 19 h (Campus Condorcet, salle 3.09, centre de colloques, Cours des Humanités 93300 Aubervilliers), du 28 janvier au 26 mai 2020
Le paysage, dans sa réalité et dans ses représentations, en dit long sur l’état des sociétés, leur organisation et leur évolution possible. Les pratiques qu’il a suscitées sont un indice des conditions matérielles et morales, individuelles et collectives, de la vie humaine. À ce titre, il mobilise les sciences sociales.
L’objectif principal de ce séminaire est de dessiner une cartographie des problématiques paysagères modernes et contemporaines, à partir de deux enquêtes conjointes : a) une enquête sur les discours dont l’objet est le paysage, sur les conditions de possibilité de ces discours, leur portée effective, la manière dont ils ont construit leur questionnaire, ainsi que leurs effets pratiques, sociaux et culturels ; b) une enquête exploratoire sur la notion et les pratiques du projet de paysage qui aujourd’hui s’inscrivent dans une tentative de dépassement du dualisme nature/culture, pour développer une spatialité de la cohabitation avec le monde.
Pour cette année, on continuera l'exploration du concept de paysage à partir d’une confrontation avec des concepts voisins. Surtout, on approfondira quelques-unes des directions de travail déjà rencontrées : notamment ce qui concerne la dimension poly-sensorielle des expériences paysagères (la notion de "paysage sensible"). On s'interrogera en outre sur les modes et les régimes de représentation des expériences paysagères, en particulier sur les possibilités offertes par les cartographies sensibles et narratives. Enfin, dans le prolongement de ces interrogations, on abordera la question des représentations alternatives des paysages (les "contre-cartographies").
28 janvier 2020 : Jean-Marc Besse, Introduction générale du séminaire
4 février 2020 : Jean-Marc Besse, Paysage et milieu
25 février 2020 : Julie Perrin (maîtresse de conférences en danse, Université Paris 8 Saint-Denis/IUF), La chorégraphie au risque du paysage (ou réciproquement)
Si nombre de chorégraphes depuis le début du XXe siècle expérimentent ou présentent leur art en extérieur, à quelles conditions mobilisent-ils ce qu'on pourrait nommer « paysage » ? Quelles modalités de mises en rapport au monde suppose une chorégraphie située qui s'inventerait au nom du paysage ? Il s'agira de réfléchir à ce que produit le rapprochement de « chorégraphie » et « paysage », autant pour les formes que l'art chorégraphique peut prendre que pour le sens qu'il convient alors d'accorder à la notion même de paysage.
3 mars 2020 : Frédérique Aït-Touati (historienne, metteure en scène, CNRS/EHESS), Dessiner une terre inconnue (Une cartographie spéculative est-elle possible?)
Comment donner à voir la multiplicité des vivants qui fabriquent notre monde commun? Comment rendre compte de leurs arts d’habiter? Le projet Terra Forma (Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes, Axelle Grégoire) propose de faire de la cartographie un outil pour repenser notre rapport aux territoires, et pour éclairer ce qui s’invente dans les interstices, dans les sols, et parfois dans les ruines. En faisant dialoguer l’histoire longue des cartes et les sciences contemporaines du Système Terre, Frédérique Aït-Touati partagera les outils graphiques qu’elle a déployés avec les architectes Alexandra Arènes et Axelle Grégoire pour tenter de redéployer nos représentations du monde et des vivants.
10 mars 2020 : Martin de la Soudière (ethnologue, CNRS/EHESS), Entrer en paysage : des géographes aux écrivains, façons de faire, façons de dire
Dans leur extrême diversité - mais parfois leur rapprochement ou leur complémentarité -, ce sont des pratiques singulières et des expériences sensibles du paysage qui seront privilégiées et interrogées. Cela en partant des différentes façons d'« entrer en paysage » : celle des « professionnels » que sont géographe et paysagistes, celle des peintres, celle des poètes et des écrivains... Sans oublier les alpinistes dans leur corps-à-corps avec les contraintes et les exigences spécifiques de la montagne. Montagne, que je ne voulais pas passer sous silence, car elle a fait grandir et en tout cas nourri et façonné le rapport à l'espace de l'enfant que j'étais, le temps de mes vacances, dans les Pyrénées.
Je proposerai un vagabondage où la flânerie, sera privilégiée à partir du cas des écrivains adeptes de l'arpentage, de la flânerie, voire de la lenteur : Julien Gracq bien sûr, mais aussi : Jean-Loup Trassard, André Dhôtel, Pierre Sansot, Philippe Jaccottet, Gilles Lapouge, Jean Giono, Fernando Pessoa. Marcheurs occasionnels, c'est sur une barque, avec un âne, à vélo, en train TPV (« train à petite vitesse ») ou en auto, qu’ils seront rencontrés.
17 mars 2020 : Guillaume Monsaingeon (philosophe, commissaire d’exposition), Marcher : l'invention d'une pratique artistique?
L'irruption des artistes au sein des innombrables pratiques vernaculaires de la marche est relativement récente.
L'exposition Des marches, démarches (7 février-10 mai 2020, Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille) en présente des formes variées : cueillette, collection, tracé, cartographie, performance, récit, restitution, contemplation...Nous tenterons de comprendre en quoi cette démarche artistique, nourrie dès le début des sciences sociales, n'est pas une forme qui s'ajoute aux pratiques existantes (politiques, touristiques, religieuses, etc.), cherchant au contraire à renouveler notre rapport au regard et à l'espace.
24 mars 2020 : Marc Desportes (ingénieur des Ponts et Chaussées, CGEDD, Comité d’histoire, Ministère de la Transition écologique et solidaire), Mobilités numériques et spatialité
De nouvelles mobilités sont apparues avec le numérique. Par exemple, marcher guidé par son portable. Le fait nous paraît désormais familier. Mais ce familier masque des changements dans la lecture des cartes, le repérage dans l’espace, l’attention… A l’avenir, d’autres mobilités verront le jour. Avec le véhicule autonome, par exemple. Par un jeu de scénarios, il est possible d’esquisser les relations spatiales qui se formeront alors. Marche guidée, véhicule autonome : deux études de cas qui contribuent à cerner la spatialité à l’ère du numérique.
31 mars 2020 : Axelle Thierry (architecte et paysagiste, membre du collectif « Le voyage métropolitain », doctorante au Laboratoire de recherche en projet de paysage (LAREP) de l’ENSP de Versailles), L'exploration urbaine collective : une pratique pour redécouvrir les paysages voire les réinvestir ?
La marche urbaine comme expérience et investigation collective a le vent en poupe. L'exploration d'espaces métropolitains, où il est parfois difficile voire incongru de marcher, fait parcourir plis et replis de la ville. De cette découverte progressive du territoire émerge une nouvelle représentation des paysages de notre quotidien. Modes d'habiter, enjeux, conflits... la marche nous invite à reconsidérer notre territoire pour mieux s'y impliquer.
Cette intervention s'appuiera sur le projet du collectif « Le voyage métropolitain », qui organise depuis 2014 des explorations pédestres collectives dans la métropole parisienne.
5 mai 2020 : Jean-Marc Besse, D’autres cartographies (I) : Cartographies sensibles
12 mai 2020 : Jean-Marc Besse, D’autres cartographies (II) : Contre-cartographies
19 mai 2020 : Jean-Marc Besse, D’autres cartographies (III) : Fictions cartographiques
26 mai 2020 : Jean-Marc Besse, Conclusions du séminaire
Mots-clés : Architecture, Culture visuelle, Environnement, Espace, Géographie, Paysage,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Géographie
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Site web : http://www.parisgeo.cnrs.fr/
Adresse(s) électronique(s) de contact : jean-marc.besse(at)ehess.fr, jmbesse12(at)gmail.com
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 20 octobre 2019.