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Mardi de 10 h à 13 h (EHESS-Marseille, salle A, Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille), les 8, 15 et 22 octobre, 19 novembre, 3, 10 et 17 décembre 2019 et 7 janvier 2020. Une journée d'étude est organisée le 29 novembre au CREDO
Les années précédentes, nous avons progressivement construit la problématique et la méthode d’une anthropologie de l’incertitude. Nous y avions dégagé un certain nombre d’axiomes et de principes heuristiques qui permettent de distinguer deux types ou situations d’incertitudes (systémique et existentielle). La première renvoie à la reproduction des représentations et des modalités de la pratique sociale. La seconde, au contraire, illustre les modalités du changement social. Dans les deux cas, la notion et la situation d’incertitude ont été déployées comme un outil heuristique permettant d’analyser les modes d’élicitation et la hiérarchisation des valeurs sociales dans des contextes spécifiques.
Nous allons rappeler les principes de cet outil heuristique tels qu’ils furent dégagés les années précédentes et l’illustrer par des exemples provenant de terrains divers, en l’occurrence les Aborigènes australiens du Désert de l'Ouest et l’ethnographie de l’île de Malekula au Vanuatu, Pacifique, afin d’illustrer les processus par lesquels les appartenances sociales se construisent et se transforment.
Dans un second temps, il s’agira cependant d’aller plus loin et d’ouvrir un nouveau chantier. L’incertitude la plus extrême et la plus fondamentale — et donc aussi la plus explicite au sujet des valeurs sociales et de leur hiérarchisation — est le danger de la disparition et de l’extinction. Cette incertitude s’avère fondamentale car elle porte avec elle le danger de détruire toute modalité d’appartenance sociale.
L’ère contemporaine occidentale, peut-être davantage que toute période précédente de son histoire, est fortement teintée par divers scénarios et anticipations de catastrophes et d’extinctions, de disparitions et de changements irréversibles : les espèces naturelles, le climat, l’énergie, la « civilisation occidentale » toute entière seraient, pour nombreux d’entre nous, perdus de manière irrécupérable. Avec l’arrivée de ce que certains appellent « le grand l’effondrement », disparaîtraient également la société tout entière, ainsi que ses modes de socialité : tout ce à quoi les individus « appartiennent ».
Cette façon d’anticiper l’extinction sera mise en exergue en l’analysant par une perspective allogène : l’ethnographie du Pacifique et de l’Australie. Ces sociétés mettent au contraire en œuvre des ontologies qui permettent de penser la disparition non pas comme une extinction, mais comme des formes de transformation.
En analysant et en comparant différentes approches culturelles de l’incertitude fondamentale que constitue le danger d’extinction, nous nous intéresserons ainsi à la manière dont différents complexes culturels pensent la continuité et la rupture dans l’existence et dans leur appartenance sociale et humaine.
Mots-clés : Anthropologie, Dynamiques sociales, Valeur,
Aires culturelles : Océanie,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
après chaque séminaire ou sur rendez-vous.
Réception :
après chaque séminaire ou sur rendez-vous.
Niveau requis :
aucun prérequis nécessaire.
Site web : http://www.pacific-credo.fr/index.php/fr/9-categorie-fr-fr/42-laurent-dousset
Adresse(s) électronique(s) de contact : laurent.dousset(at)pacific-credo.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 18 novembre 2019.